L’Afrique fait face à une recrudescence alarmante des cas de mpox (variole du singe) depuis le début de l’année 2025. Selon les dernières données de l’Africa CDC (Centres africains de contrôle et de prévention des maladies) plusieurs pays signalent une augmentation des infections, notamment en République démocratique du Congo (RDC), épicentre de l’épidémie. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la capacité de réponse des systèmes de santé déjà fragilisés par des crises multiples .
Situation épidémiologique actuelle
Augmentation des cas et décès
- Entre janvier et mars 2025, plus de 15 000 cas suspects et confirmés ont été recensés en Afrique, dont 96 % en RDC.
- Le taux de létalité reste élevé (3 à 4 %), en particulier chez les enfants et les personnes vivant avec le VIH .
- De nouveaux pays, comme le "Maroc" ont signalé leurs premiers cas, confirmant une propagation transfrontalière .
•Deux souches préoccupantes en circulation
- Clade I(sous-types Ia et Ib) :
-Clade Ia : Transmission zoonotique (contact avec des animaux infectés) et intra-familiale, touchant majoritairement les enfants en Afrique centrale .
- Clade Ib : Découvert récemment en RDC, se propage principalement par contact sexuel chez les adultes, avec un risque accru de transmission communautaire .
- Clade II: Moins virulent mais toujours présent dans certaines régions, comme le Cameroun .
Facteurs aggravants
- Conflits armés en RDC: Les violences dans l’est du pays ont perturbé la surveillance épidémiologique et l’accès aux soins, entraînant une sous-déclaration des cas .
- Pénurie de vaccins et de diagnostics: Seuls 24 % des cas suspectssont confirmés en laboratoire en raison du manque de capacités de test .
- Interruption de l’aide internationale: Le gel des fonds américains sous l’administration Trump a ralenti la livraison de vaccins et le soutien logistique .
Actions en cours et défis
Mesures d’urgence
- L’Africa CDCa déclaré une urgence de santé publique continentale en août 2024 et intensifié la coopération avec l’OMS et les partenaires locaux .
- Des campagnes de vaccination ciblées ont débuté au Rwanda et sont prévues en RDC, mais les doses restent insuffisantes .
Obstacles persistants
- Défis logistiques: La destruction de centres de traitement et la fuite de patients infectés (comme à Goma) aggravent les risques de contamination .
- Manque de sensibilisation: Les communautés rurales ignorent souvent les modes de transmission, retardant le diagnostic .
Conclusion : Un appel à l’action mondiale
La flambée de mpox en Afrique n’est pas sous contrôle selon le directeur de l’Africa CDC, le Dr Jean Kaseya. Sans une réponse coordonnée incluant renforcement des systèmes de santé, accès équitable aux vaccins et soutien financier, l’épidémie pourrait s’étendre au-delà du continent, comme en témoignent les cas importés déjà signalés en Europe, en Asie et aux États-Unis .
Nous jouons avec le feu avertit Kaseya, rappelant que les maladies infectieuses ne connaissent pas de frontières .